Ce matin, au volant de ma voiture, je cogitais.

Je me demandais pourquoi en 2012, lorsqu'un garçon avoue à ses copains qu'il est homosexuel, ceux-ci lui tournent brusquement le dos.

Je me demandais pourquoi en 2012, lorsqu'un garçon est homosexuel, il peut mettre des années à le réaliser lui-même, alors que petit à petit son entourage a fini par comprendre l'évidence.

Je me demandais, de la même façon, pourquoi un garçon homosexuel a pu se sentir obligé, même inconsciemment, de sortir avec des filles, parfois pendant longtemps, avant d'ouvrir les yeux.

Je me demandais d'ailleurs s'il y en avait qui n'ouvraient jamais les yeux, et je crois qu'au fond de moi je connais la réponse.

Je me demandais pourquoi, en 2012, quand on voit deux filles arriver ensemble en soirée, tant qu'elles n'ont pas explicité clairement qu'elles étaient en couple, personne n'y aurait pensé.

Je me demandais pourquoi, en 2012, on croit toujours utile d'ajouter que telle personne est homosexuelle en parlant d'elle, alors qu'on ne dit pas en général d'une personne qu'elle est hétéro, qu'elle aime l'amour à trois ou le bondage.

Enfin bref, je me demandais pourquoi, en 2012, on ne considère toujours pas l'homosexualité comme NORMALE. C'est une question de pure rhétorique, parce qu'au fond la réponse je la connais. N'empêche, ça me sidère qu'on débatte encore aujourd'hui de la question du mariage gay comme si, une fois la loi votée, les foudres divines allaient s'abattre sur nous. Je veux dire, c'est juste un mariage quoi, une union entre deux personnes qui s'aiment, je vois pas trop où est le problème.

Et pour info, les situations évoquées sont des true story, comme on dit. Sauf qu'elles se sont pas toutes passées en 2012, ça c'était pour faire une figure de style.

Homo sapiens

Partager cet article