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Le blog du diamant fou
8 août 2011

Routarde, ça rime avec moutarde

Pendant notre road trip en Nouvelle Zélande, on dormait le soir dans des backpackers. Le principe est un peu similaire aux auberges de jeunesse, en gros c'est un hébergement pas très cher pour les "routards" (littéralement les porteurs de sac à dos), en dortoir ou en chambre double avec sanitaires communs et cuisine et laverie à disposition. Globalement on est tombé sur des backpackers vraiment sympas, chacun dans leur genre. Surtout un, où ils servaient un gâteau au chocolat tout chaud tous les soirs à 20h30, c'était assez mortel!

Et donc forcément, dans les backpackers, ben y'a plein d'étrangers comme nous. En règle générale c'est surtout des gens qui restent plusieurs mois pour visiter le pays et faire des petits boulots. D'ailleurs, on avait croisé un allemand qui comprenait pas très bien pourquoi on ne restait que 3 semaines, genre n'importe quoi tu vois. Mais bon, il n'avait que 20 ans aussi, c'était un branleur d'étudiant. Enfin bref. Et donc bien sûr, dans le tas, on a croisé quelques français, inévitablement.

On les reconnait assez bien à leur accent qui choque l'oreille, et aussi pendant les repas: ce sont ceux qui ont une bouteille de vin et qui se gavent de pain de mie (je ne juge pas, on faisait pareil).

Mais le plus frappant chez nos congénères, c'est qu'un certain nombre d'entre eux nous fuyait comme la peste. Je me souviens d'une fille qui, une fois qu'elle a su qu'on était français, est carrément partie parler à la table d'à côté sans plus de cérémonie. Tout simplement parce que vois-tu, ça n'a AUCUN intérêt de rencontrer des français quand on peut s'exotiser en parlant au malaisien ou au brésilien d'à côté. Soit.

Du coup, ça m'a ramenée 8 ans en arrière, quand je venais tout juste de finir mon année Erasmus en Irlande et que je partais un mois entier en Nouvelle Zélande (oui, souviens toi, je t'avais dit que j'y étais déjà allée, tu suis un peu?). A l'époque j'étais en plein trip "je suis une citoyenne du monde", et que de toute façon la France c'est has been, et que j'épouserai un beau brun exotique plus tard et que nos enfants seront trilingues. Tu vois le tableau? Je me suis revue dans cette fille. Quelques années plus tard, je me dis que ce n'est quand même pas faire preuve de beaucoup d'ouverture d'esprit que de refuser de parler aux gens sous prétexte qu'ils sont du même pays que nous. Mais il faut bien que jeunesse se passe n'est ce pas?

Et puis finalement, mes enfants ne seront probablement pas trilingues (le corrézien n'est pas vraiment une langue exotique si?) et la France, c'est pas si mal que ça. Et je n'ai gardé quasiment que des amis français de mon année Erasmus...

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